Dans mon article de la semaine dernière, je vous ai parlé de manière générale de notre périple à vélo entre copains et en famille le long du canal de Nantes à Brest ainsi que des questions logistique. Aujourd’hui, je vais vous présenter notre itinéraire, à savoir nos étapes, ainsi que nos adresses testées et approuvées. Autant le parcours est simple puisqu’on longe le canal et qu’on ne risque pas de se tromper, autant le choix des étapes va être primordial pour une bonne répartition des km. Comme je vous le disais, on a fait la partie aval du canal, d’Est en Ouest. Entre Josselin et Pontivy, c’est assez animé. Puis, entre Pontivy et Châteaulin, c’est la partie déclassée où les écluses sont hors service. Il y règne un calme absolu.

ETAPE #1 : JOSSELIN > SAINT GONNERY

33 km – Dénivelés : 115 m + / 55 m –

Ce premier jour, on a passé 7 écluses plus mignonnes les unes que les autres. On peut faire une pause à la chapelle de Saint Maudan sur la rive gauche (quand on regarde vers l’aval, vers la mer) après l’écluse de Trévérand et une autre à l’abbaye cisterienne Notre Dame de Timadeuc au km 22 sur l’autre rive après avoir traversé l’écluse du même nom. Côté déjeuner, on s’est arrêté dans un très authentique Routier aux tarifs imbattables et à l’inimitable trophée de chasse qui méritait bien une photo de famille !

Un canal, c’est plat, c’est bien. Mais dès qu’on le quitte, on se tape de bonnes montées pour rejoindre les hébergements. Ce jour-là, pour accéder au gîte, on se mange 50 m de dénivelés positifs sur les 2 derniers km. Le premier jour, ça casse un peu les jambes mais ce n’est vraiment pas insurmontable. On logeait au gîte de la ferme de La Cavalerie, où l’on avait notre propre petite maison sur la propriété fermière. Nos hôtes, qui élèvent des vaches, ont invité les enfants à aller voir les petits veaux de près et nous avaient préparé quelque chose de simple pour le dîner accompagné d’une bouteille de cidre bien méritée. Pour rejoindre la chambre d’hôte, il faut quitter le canal par le petit pont à droite après l’écluse de Kermelin et parcourir 2 petits km.

ETAPE #2 : SAINT GONNERY > SAINT GELVEN

53 km – Dénivelés : 218 m + / 205 m –

Ce deuxième jour est une grosse étape (pour nous) avec beaucoup de km et beaucoup de dénivelés (c’est relatif quand même) puisqu’on quitte le canal (englouti) pour rejoindre l’ancienne voie ferrée transformée en voie verte pour contourner le lac de Guerlédan, qui n’est pas toujours à sec… La vue d’en haut vaut le détour et l’arrivée sur l’abbaye de Bon Repos, où nous allons dormir, récompense l’effort fourni.

Mais avant cela, nous passons par Pontivy, où nous déjeunons à L’Aiglon en face du château des Rohan (ouvert au public). Il faut faire bien attention à suivre le Blavet dans le bon sens (hein, pas comme nous) en restant bien à droite vers le Nord.

Cette nuit-là, on dort et on dîne (très bien) aux jardins de l’abbaye, un hôtel-restaurant installé dans l’enceinte de l’abbaye de Bon Repos, qui donne quasiment directement sur le canal. L’accueil y est royal mais il n’y a pas de lit bébé. On avait prévu un lit pop up pour la plus petite et on s’est fait prêter un petit matelas pour la grande. Côté dîner, Martine nous a mitonné des petits plats du tonnerre et on était les rois du monde.

ETAPE #3 : SAINT GELVEN > CARHAIX-PLOUGUER

45 km – Dénivelés : 197 m + / 207 m –

Pour cette troisième étape, le chemin serpente entre les bois. A chaque virage, un champ d’une nouvelle couleur apparaît derrière les arbres, qui protègent du soleil. Nous sommes à mi parcours et nous avons besoin de faire un petit ravitaillement. On avait repéré un supermarché à Gouarec proche du canal (1 petit km) pour faire le plein de petits pots, de couches et acheter un pic-nic pour le midi. Mine de rien, on passe rarement vraiment près des villages et il vaut mieux ne pas rater les commerces quand on en croise si on ne veut pas avoir à faire de détour. Ca vaut même le coup de faire un petit repérage à l’avance, comme on l’a fait.

Une fois à Carhaix, on n’a pas eu trop le choix côté hébergement, la chambre d’hôte qu’on a choisie n’était pas particulièrement jolie, ni proche du canal, ni du centre. Je donne l’adresse au cas-où, si comme nous, vous n’avez rien trouvé d’autre. Dans notre cas, on avait besoin de deux chambres car on était deux familles. Ce qui complique un peu la chose. Vous pouvez aller faire un tour sur le site de la Vélodyssée, qui est une voie verte longue de 1200 km qui traverse tout l’Ouest de la France et qui emprunte le canal entre Nantes et Carhaix. Le site propose une carte interactive sur laquelle afficher les campings, hôtels, chambres d’hôtes… Autre bon plan à savoir, il y a un service de bus gratuit à Carhaix qu’on peut dérouter à la demande de 9h à 19h.

ETAPE #4 : CARHAIX – CHÂTEAUNEUF-DU-FAOU

43 km – Dénivelés : 247 m + / 286 m –

Au 4ème jour de notre périple, les ennuis commencent. J’ai été négligente… Malgré les conseils avisés de mon cher et tendre, je n’ai pas estimé nécessaire de changer mon pneu (apparemment usé) avant de partir. C’est donc à quelques km de Châteauneuf que celui-ci a décidé d’éclater lâchement après un passage peu praticable plein de graviers. Heureusement les bretons sont sympas. Un gentil monsieur nous a offert un LIFT, à moi et mon vélo, jusqu’à un magasin de matériel de vélos à Châteauneuf-du-Faou, qui heureusement avait ce dont j’avais besoin. Ca peut toujours servir de noter l’adresse.

Pour cette dernière nuit, on dormait en chambre d’hôtes dans une grande maison en rase campagne à seulement 600m du canal (en montée mais on s’habitue !), où les propriétaires nous ont accueillis chaleureusement (et avec des bières fraîches !). Pour le dîner, ils nous ont proposé de nous amener / ramener gracieusement au centre ville. Mais on a commandé des pizzas comme de gros flemmards fatigués.

On avait aussi trouvé une autre adresse d’hébergement, Au fil de l’Aulne, qui nous tentait bien mais ils étaient complets. Si certains d’entre vous ont testé, ça peut être intéressant d’avoir votre avis.

ETAPE #5 : CHÂTEAUNEUF-DU-FAOU – CHÂTEAULIN

37 km – Dénivelés : 201 m + / 128 m –

Cette dernière journée fut assez monotone. Peut-être étions nous fatigués, peut-être était-ce la dernière étape, peut-être aussi parce qu’il ne faisait pas beau, mais cette dernière journée a présenté peu d’intérêt. D’autant plus qu’une fois arrivés à Châteaulin, on ne voit pas la mer, ce qui est assez frustrant quand on arrive au bout d’un canal. Il faudrait pouvoir continuer jusqu’à Landévennec mais le chemin de halage s’arrête à Port Launay. Prendre la route gâcherait la quiétude de la fin de notre périple. Je ne sais donc pas si cette étape est indispensable.

Faire une avant-première étape : Redon > Saint Marcel

Ca vaut peut-être le coup de remplacer cette dernière étape jusqu’à Châteaulin par une étape avant Josselin. En partant de Redon, qui a l’avantage d’avoir une grosse gare, il y a 60km jusqu’à Josselin. Ca fait beaucoup pour un premier jour. On peut éventuellement s’arrêter avant Josselin. A Saint-Marcel, par exemple, il y a le gîte de Launay pour une première nuit. Ce qui donnerait :

• Redon > Saint-Marcel : 37 km – Dénivelés +134m / – 137m.
• Saint-Marcel > Saint Gonnery : 56km – Dénivelés +159m / -60m.
• Saint Gonnery > Saint Gelven : 53 km – Dénivelés +218m / -205 m.
• Saint Gelven > Carhaix Plouguer : 45 km – Dénivelés : 197 m + / 207 m –
• Carhaix > Châteauneuf du Faou : 43 km – Dénivelés : 247 m + / 286 m –

Comment gérer la question dépose / enlèvement avec les vélos ?

Si vous avez quelqu’un sur place qui peut vous déposer au point de départ et vous récupérer au point d’arrivée (ou au moins un des deux), vous aurez une totale liberté quant au choix de vos lieux de départ et d’arrivée. Si ce n’est pas le cas, vous allez sûrement choisir le train. Le problème est que la Bretagne intérieure n’est quasiment pas desservie par la SNCF, ou seulement par des bus dans lesquels vous ne pourrez pas embarquer vos vélos. Je vous laisse regarder une carte des TER. Il vous faudra faire au moins Châteaulin > Redon en passant par Quimper. Vous pourrez embarquer gratuitement votre vélo dans les trains TER sauf en cas de très forte affluence. Par contre, officiellement, ce n’est pas le cas des remorques… Heureusement les bretons sont sympas et si vous prenez le temps d’arriver tôt et d’aller voir le chef de gare, vous devriez pouvoir monter avec votre remorque. Y en a-t-il parmi vous qui ont déjà eu l’occasion de faire voyager une remorque en train ? Avez-vous rencontré des difficultés ? Attention, les emplacements à vélos ne peuvent pas être réservés. Encore une fois, il vaut mieux arriver à l’avance, d’autant plus qu’il est souvent galère d’accéder aux trains avec tout notre bazar ! Evitez par contre les TGV, dans lesquels il faudra soit plier votre vélo et le mettre dans une housse (encombrante pour la suite du voyage), soit lui payer un billet (10€) et j’imagine qu’il est impossible d’y embarquer une remorque.

 Je crois que j’ai fait le tour. Je n’ai plus qu’à vous souhaiter un bon WE, à vélo peut-être…