Dans moins de deux semaines, on organise le « Soukhouane » de nos enfants. C’est une cérémonie traditionnelle pratiquée au Laos à l’occasion d’une naissance, d’un mariage ou d’un long voyage… C’est donc une sorte de baptême pour nos enfants. Normalement, il faut le faire dans le mois qui suit la naissance de l’enfant. On a « un peu » tardé ! Mais mieux vaut tard que jamais. C’est une très belle et très émouvante cérémonie, alors c’eût été dommage de s’en priver.

comment ça se passe exactement un soukhouane ?

La cérémonie est dirigée par un vieux sage, en l’occurrence le tonton qui a fait sa retraite de bonze. Son but est d’effectuer le « rappel » des 32 âmes (khouanes) des 32 parties de notre corps (allez, allez, on compte les 32 parties de son corps). Ces 32 khouanes ont tendance à se disperser dans la nature (les coquines). On les rappelle afin qu’elles ne nous fassent pas défaut. Le sage, après avoir rappelé les âmes, attache aux poignets les fils de coton blancs afin de les retenir.

Mariage Soukhouane Baci

Avant la cérémonie, on prépare un plateau garni d’offrandes appelé ba khouane. Au centre de ce plateau est disposée une large coupe d’argent dans laquelle des cornets de feuilles de bananier contenant des fleurs sont entassés en pyramide autour de laquelle sont disposées des offrandes (fruits, oeufs, pâtisseries, encens…) et des cordelettes de coton.

Lorsque l’assistance s’est assise autour du ba khouane, l’officiant débute la récitation des formules rituelles par des invocations aux Trois Joyaux (Bouddha, Dhamma, Sangha) et aux divinités tutélaires pré-bouddhiques. Viennent, ensuite, les formules priant les khouanes de regagner leur habitat normal, à venir profiter des offrandes (les malines !).

L’officiant récite ensuite des formules de voeux de longévité, de prestige, de bonheur, de force (tant qu’à faire)… Puis il formalise ces voeux en pratiquant le phuk khen : il noue un fil de coton autour du poignet des bénéficiaires pour fixer symboliquement les khouanes à leur corps dont on retire, par ce même geste, les mauvaises influences tout en y faisant entrer les bonnes.. Alors les invités (une centaine au bas mot) viennent également présenter leurs voeux aux parents et aux enfants. C’est un moment très émouvant. J’avais la gorge serrée au soukhouane de notre mariage, j’avoue. Puis ils peuvent échanger entre eux des voeux en se nouant les uns les autres des fils de coton autour des poignets.

Les petits cadeaux aux invités

On a préparé des petits cadeaux pour les invités. De jolies baguettes… japonaises. Je sais bien, j’ai péché, j’aurais dû prendre des baguettes laotiennes ou chinoises. Mais je ne peux pas m’empêcher de privilégier le beau. Et les baguettes japonaises sont les plus jolies. Maintenant il va falloir que je les personnalise un peu.

qu’est-ce qu’on va manger au soukhouane ?

La cuisine laotienne est un vrai délice. Et il y aura mes mets préférés. D’abord, 350 nems et 350 samossas (pas moins) qui seront préparés par la courageuse Tata. J’adore aussi les saucisses à la citronnelle. Il devrait y avoir des salades laotiennes légèrement épicées et citronnées. Et il y aura évidemment le laab, LE plat laotien incontournable, qui est une sorte de salade de viande marinée dans une sauce de poisson appelée « padek ».

Bref j’ai hâte d’y être. Je vous raconterai dans un prochain épisode comment ça s’est passé  et ce qu’on a (vraiment et beaucoup trop) mangé …