Plus que jamais, après les attentats qui ont touché la France vendredi, il est notre devoir de parent de faire des nos enfants des adultes responsables et tolérants. Le monde de demain est le leur. C’est eux qui le façonneront et on espère bien qu’ils en feront quelque chose de meilleur. On a le droit d’espérer. Et je suis définitivement convaincue que le voyage est une merveilleuse école de la vie. Lorsqu’on part à l’étranger, on cherche à découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles cultures. En montrant à nos enfants d’autres modes de vies, d’autres civilisations, d’autres religions, ils comprennent que ce qui est notre normalité ne l’est pas pour tout le monde. Ils intègrent les notions de tolérance et de respect de la différence. En voyant nos enfants jouer avec d’autres enfants qui ne parlent pas leur langue, on réalise que tous les enfants du monde se comprennent. L’autre devient un compagnon de jeu et de découverte et non pas une menace. Pour faire de nos enfants des citoyens du monde, quoi de mieux que de leur faire découvrir celui-ci… Bref. Je referme la parenthèse et je laisse la parole à une de ces mamans qui cultivent des graines de citoyens du monde. La semaine dernière, Sabrina avait commencé à vous parler de son tour du monde d’un an en famille avec son mari et ses deux enfants de 9 et 12 ans. Aujourd’hui comme promis, elle vous en dit plus, notamment sur la façon dont ils ont géré la scolarité des enfants pendant ce tour du monde.
Apprendre chaque jour de nouvelles choses
Nous essayions de consacrer le matin aux devoirs mais sans que cela soit une obligation formelle, en fonction de notre planning d’activités et de nos déplacements. Le vrai bonheur, c’est qu’il n’y a pas de planning réel justement. Chaque jour est différent. Certains jours ont été plus consacrés aux visites, d’autres aux déplacements, d’autres au repos et d’autres au travail. Le tout est de respecter le rythme de chacun et de prendre en compte les contraintes de fatigue, les pauses nécessaires, à ce que les enfants ne se sentent pas toujours frustrés d’arriver et de repartir et nos obligations de scolarité. Ce qui demande un petit peu de temps à chacun pour la mise en route. Le tout c’est de rester constant, de travailler toute l’année, de manière régulière. Nous nous avions passé une sorte de pacte avec les enfants : un travail sérieux leur permettrait de passer le niveau supérieur sans risque de redoubler, alors ils ont joué le jeu. Evidement, pas de période de vacances scolaires pour eux. Ils ont repris le chemin de l’école sans aucune difficulté et les résultats du premier trimestre sont très bons pour les deux. Ils sont à présent en CM2 et en 4 ème.
Je pense que la clé est la régularité. D’une part parce que les enfants s’habituent à ce rythme et que cela évite les longues discussions avant de se mettre au travail. Concernant les programmes à proprement parler, on trouve tout sur internet et il suffit de suivre le fil. Il y a des sites spécialisés et gratuits qui donnent les leçons. Aussi d’autres sites proposent des exercices en ligne, ce qui permet aux enfants de se tester et d’avoir des notes pour ceux qui aiment bien. Avant le départ, j’avais fait un gros travail en scannant les livres et les cours d’autres élèves, ce qui était bien pratique lorsque nous n’avions pas de connexion. Mon conseil serait peut-être pour gagner du temps de récupérer les programmes de chaque matière avant le départ et ainsi suivre cette trame pour éviter de partir dans tous les sens.
Pour rassurer les parents, deux heures avec votre enfant en tête à tête valent bien une longue journée d’école car vous savez tout de suite si votre enfant à compris ou non. Pour nous cette année a été très bénéfique car nous avons pu reprendre certaines bases qui avaient été oubliées. Tout ce travail plus les richesses accumulées en chemin remplissent largement les têtes de nos petits voyageurs !
difficile de faire les devoirs dans les transports locaux
Nous avons utilisé pratiquement uniquement les transports locaux et ils ne sont pas souvent confortables et vite fatigants pour tous ! Au début, le temps des transports, nous en profitions pour faire un peu de devoirs. Puis cette option est vite tombée à l’eau à cause de maux de ventre et des routes abîmées. Nous faisions souvent des révisions orales : tables de multiplications, récitations, anglais ou espagnol. Sinon, parfois, les enfants regardaient un film sur notre ordinateur portable ou lisaient un livre acheté en route. Mais la plupart du temps, comme nous, ils profitaient des paysages !
Côté matériel, il ne nous a manqué qu’une Seule chose
Vu leur âge, les enfants avaient besoin du même matériel que des adultes, à savoir entre autres de bonnes chaussures de marches et un K-way, A cela s’ajoute le matériel scolaire mais en quantité réduite : une trousse d’école pour les deux, un cahier chacun plus un « tout le programme » en math et en français pour les deux niveaux et des cahiers que l’on a trouvés sur place où que l’on s’est fait rapporter. Nous avions beaucoup de documents pour les enfants sur notre PC.
Le seule chose qui nous a manqué c’était une liseuse car nous avions beaucoup de livres sur notre ordinateur mais nous en avions beaucoup besoin et pas facile de le prêter aux enfants. De plus les enfants avaient mal aux yeux lorsqu’ils s’en servaient !
mieux vaut un couple bien soudé dès le départ !
Les moments de couple sont rares et c’est peut-être en cela que le voyage peut être le plus difficile. Il faut que votre couple soit déjà bien soudé avant de partir et que vous ayez l’habitude d’être souvent ensemble. Pas facile de faire une escapade en couple car, pour les enfants, vous êtes leur seul repère. Rien que le fait de ne plus vous avoir sous leurs yeux est très inquiétant. Pas facile de descendre pour une heure et de les laisser dans la chambre de l’hôtel devant un film. Malgré tout, nous les avons laissés quelques fois et ces petites pauses nous faisaient un peu de bien !
les inévitables petites galères sont une bonne école de la patience
Nous avons forcément eu quelques galères car un voyage en sac à dos et sur cette durée implique des contraintes de transport et de temps avec lesquelles il faut conjuguer.
La première galère fut au Népal : un accident mortel à créé des kilomètres de bouchons et nous avons dû attendre 5 heures sur une route de montagne au milieu de nulle part. Nous sommes donc arrivés de nuit à la gare routière de Katmandou sans réservation d’hôtel. Ce n’était pas rassurant !
Nous avons eu plusieurs galères en Australie. Dès notre arrivée, le camping car a pris l’eau à cause de pluies diluviennes. Après être tombés en panne, il a fallu contacter le service de dépannage, via une plateforme avec bande vocale où l’on doit taper sur 10 touches avant d’avoir la bonne personne au bout du téléphone. Comme chez nous… Sauf qu’en australien, c’est beaucoup moins simple ! Nous avons aussi traversé des villes ravagées par un cyclone, qui n’avaient plus d’électricité et donc plus d’essence. Nous étions au bord de la panne sèche. Nous nous sommes arrêtés et mon mari est parti chercher une station à pied par 40°C. Nous avons finalement dû faire la queue plusieurs heures pour faire le plein. Une autre fois, la route était bloquée à cause d’un accident. Nous avons dû patienter plusieurs heures en pleine campagne, sous un soleil de plomb, avant que la route soit dégagée.
Aux Etats-Unis, arrivés à l’aéroport de Los Angeles, nous n’avions pas notre voiture de location. Après plusieurs heures d’attentes et de coups de fil, nous avons dû en louer une autre pour une journée et retourner chez notre loueur le lendemain.
En Nouvelle Calédonie, ce fut de prendre l’avion, un vendredi 13, jour de cyclone !
Et au Mexique, nous avons passé pas loin d’une heure avec la police mexicaine à expliquer pourquoi nous avions une balle de pistolet dans nos bagages à main, balle que nous avions trouvée en rando à côté de Las Vegas et que les enfants avaient gardée pour jouer… Mauvaise idée !
Globalement, il y a souvent des petites galères et le voyage, c’est aussi l’école de la patience. Il faut faire avec, et toujours rester patient, courtois et relativiser !

« Face aux petites galères, restons zen ! »
on avait prévu vaccins, trousse à pharmacie et assurance spécifique
Nous avons fait les vaccins recommandés dans les pays avant le départ. Nous sommes allés faire le tour des spécialistes : dentistes, allergologues, gynécologue… Puis nous avons établi un liste de médicaments avec notre médecin traitant. Attention, car pour ceux qui partent comme nous en sac à dos, le volume et le poids peuvent vite devenir très important. L’indispensable à mon sens, c’est un traitement antibiotique pour chacun, des efferalgants, du celestène pour tous les types d’allergies ou réactions allergènes (insectes, plantes…) du désinfectant et des pansements pour les plaies, et bien sûr des protections pour le soleil et les moustiques. Enfin, nous avions pris une assurance spécialisée tour du monde.
mes petites astuces
En Australie et en Nouvelle-Zélande, le wi-fi est gratuit dans les bibliothèques, sinon les forfaits sont très onéreux. Ce sont des endroits très appropriés pour les devoirs et les enfants adorent !
Pensez également à réserver vos premières nuits lorsque vous arrivez dans un nouveau pays. Cela évite beaucoup de tracas et vous donne le temps de vous repérer une fois sur place pour trouver quelque chose de moins onéreux !
Nous gardons tellement de beaux souvenirs
Parmi nos meilleurs souvenirs, il y a la rencontre avec les otaries de Kaikoura en Nouvelle-Zélande, les raies et les requins au Belize, les coraux et plages paradisiaques de la Nouvelle-Calédonie, la gentillesse du peuple laotien, les superbes cascades du Laos…
Mais ce qu’il restera de plus fort de cette expérience unique, c’est la complicité de notre famille et l’amour que nous portons les uns pour les autres !
Merci Sabrina pour ce beau témoignage. J’espère qu’il donnera envie à d’autres de sauter le pas et de se lancer dans une aventure autour du monde en famille.
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Une réflexion sur “Tour du monde en famille : leçons, galères, précautions et astuces”