Deux ans après le canal de Nantes à Brest, on s’était promis de repartir à l’attaque d’un chemin de halage avec la même fine équipe qui s’est un peu élargie. Nous voilà donc partis pour le canal du Nivernais en Bourgogne de Decize à Auxerre. Je sais, je sais, ces noms font rêver… Mais ce qu’on cherchait dans cette expédition, c’est un grand bol d’air avec zéro circulation. On a été servi : on n’a pas croisé grand monde à part des péniches et des pêcheurs. C’était parfait. Je crois qu’on a trouvé ça encore mieux que Nantes à Brest. Le temps y a été pour beaucoup. Le vélo, c’est mieux sous le soleil.
Un trip à vélo en famille, c’est toute une logistique, surtout à deux familles. Comme on ne peut veut pas porter de lit parapluie, de nourriture, etc. il faut pouvoir trouver tout cela sur le trajet. On aime bien les chambres – tables d’hôtes. On peut plus ou moins prendre toute la place et on a moins l’impression de gêner avec quatre enfants que dans un hôtel. Pour le dîner, on n’a pas besoin de ressortir à la recherche d’un resto avec eux. On peut les faire dîner d’abord puis les coucher avant de dîner tranquillement entre adultes. On fait des rencontres extra ou totalement improbables qui nous laissent des souvenirs impérissables et de bonnes anecdotes rurales ! Bref, la préparation d’un tel trip est tout un art (c’est le mien et j’adore ça, ah ah).
Ma technique : je crée une carte sur MyMaps sur laquelle je place les chambres d’hôtes, resto et supermarchés à moins de 2 ou 3 km du canal. Il n’est pas question de trop rallonger le parcours. Cette année, on est parti sur 180km en 5 jours. Tout l’enjeu a été de prévoir des étapes plus ou moins équivalentes et de trouver des logements pour tous les huit. On pensait partir d’Auxerre et puis un gentil monsieur bien informé nous a expliqué qu’il valait mieux suivre le canal du Sud au Nord puisque ça descendait. Ah bon ? C’est pas plat un canal ? Et bien non, pas tout à fait, une histoire de rivières qui se rejoignent… Evidemment j’avais commencé à réserver les nuits et il a fallu tout recommencer. Faut départ.
On part sur le pont de l’Ascension. Le canal est assez vivant à ce moment de l’année mais ce n’est pas non plus l’affluence (L’est-ce parfois ?). Nous arrivons la veille du départ à Decize où nous dormons aux parfaits Gîtes du Gué du Loup. On récupère le matériel loué chez Fred – le proprio des gîtes – qui nous déconseille fortement de partir avec notre fille en vélo suiveur au bout du trail gator (la barre qui relie le vélo de l’enfant à l’adulte). Effectivement, au bout de quelques km, on se rend compte qu’on se serait bien galéré et on l’en remercie encore (c’était déjà lui la bonne idée du sens du parcours). On avait peur qu’à 4 ans et demi, elle s’ennuie sur le siège bébé ou dans la cariole mais en fait, elle est encore trop petite pour tenir plus d’une demi journée sur une selle. Alors 5 jours…
Jour 1 : Decize > Brinay – 38,6 km – Dénivelés 79 m + / 36 m –
Petite journée pour se mettre en jambes. On croise plein de péniches et d’écluses en mouvement. On avait fait des courses à Decize et on pique nique au bord du canal. On a trouvé une maison d’écluse inhabitée (Chaumigny, Saint-Gratien-Savigny) avec un jardin arboré plein de fleurs des champs à ramasser et de coins pour se mettre à l’ombre. On a eu la chance d’avoir les 3 seules belles journées de ce printemps ! Et je pense que nos filles auront ramassé un million de fleurs pendant ces vacances : de vraies monomaniaques de la cueillette !
Côté bagages, j’ai des sacoches à l’arrière avec un siège bébé sur lequel on installe un enfant ou un sac. Monsieur papa traîne la carriole avec le reste des affaires et un ou deux enfants. On s’arrête souvent pour laisser courir les enfants et les changer de place pour varier les plaisirs.

Lorsqu’un des enfants est dans le siège bébé, le sac sert d’oreiller à l’autre dans la carriole.
Ce soir-là, nous dormons chez Bert à La Foire des Ducs. Ce belge a installé sa chambre d’hôte design au fin fond du Bazois. La déco est très originale, les chambres sont immenses, l’accueil est au top et on y mange très bien. On a pu se prélasser au soleil couchant dans le jardin avec un petit verre réparateur. Une bonne fin de journée. On avait déjà pu prendre une petite mousse au bord du canal à l’écluse de Fleury à Biches. Je précise car il n’y a pas 150 possibilités. Il ne faut pas les rater.
Jour 2 : Brinay > Bazolles – 30 km – Dénivelés 107 m + / 79 m –
Aujourd’hui encore, on y va mollo. Le milieu de cette journée sera marquée par le plus improbable des resto. J’ai nommé : le Béroalde à Mont-et-Marré. Sur le parcours du jour, après Châtillon-en-Bazois et son joli château, de toutes façons, il n’y a que ça… Frites pour tout le monde et une vache entière chacun dans l’assiette… Le proprio est un personnage inimitable qui ne vous laissera pas faire n’importe quoi avec votre repas !
Mais la journée n’est pas finie puisqu’un deuxième personnage haut en couleurs nous attend : Mumu de la chambre d’hôtes éponyme aux étangs de Baye. Ce soir, on reprend les kilos qu’on a peut être perdus en faisant un peu de sport aujourd’hui ! Elle nous raconte des histoires de chasseurs, de pêcheurs, de villages… Son mari nous explique comment il a décidé de devenir boulanger à 68 ans. Par contre, c’est dommage que le jardin ne soit pas plus accessible pour les enfants. Et on a pris peur avec l’entrée du dîner mais Mumu s’est rattrapée avec son poulet au citron à se damner. Autre bémol : pas de lit parapluie pour les bébés et mon fils de 2 ans n’a toujours pas compris qu’il pouvait s’endormir ailleurs qu’entre des barreaux… Futur taulard. On se ravitaille en prévision du lendemain puisqu’il n’y a rien pour manger sur la route. Heureusement, Mumu a tout ce qu’il faut dans son épicerie-maison pour préparer un pic-nic .
Jour 3 : Bazolles > Lucy sur Yonne – 61 km – Dénivelés 100 m + / 220 m –
THE BIG DAY ! C’est la grosse journée du parcours aujourd’hui et on la commence en descente avec le passage des 16 écluses. On flippe un peu parce qu’on a un peu deux fois plus de km que la veille… Alors on se donne un objectif pour le déjeuner : on ne s’arrêtera pas avant Brèves à 37km du départ…
Va-t-on y arriver ? Suite au prochain épisode… Ah ah
Une réflexion sur “La Bourgogne à vélo et en famille : le canal du Nivernais”